Portrait de Chantal du Cantal, éleveuse traditionnelle de parigots depuis 2004

Nous apprenons que dans les tous prochains jours, la salle Étienne Clementel de la Préfecture sera rebaptisée salle Chantal Clémental, pour rendre hommage à la réussite spectaculaire de cette éleveuse hors norme qu’est Chantal du Cantal. Nous lui avons rendu visite dans sa ferme, à 1 200 mètres d’altitude, où elle nous a fait faire le tour des pâtures. « Regardez-les courir, on voit bien qu’ils sont heureux« , nous fait-elle remarquer, enthousiaste.

C’est en 2004 que Chantal a démarré son élevage de parigots pure souche, une AOP dont bénéficie son gîte depuis sa création. Passionnée, Chantal nous explique : « Je les reçois pour les élever à la demande des parents qui n’hésitent plus à faire appel à des professionnels de l’élevage. Ils sont sevrés au bout des deux ou trois semaines qu’ils passent à l’intérieur à la recherche du WI-FI, bien allongés sur des canapés aménagés à cet effet. Vous voyez, c’est un élevage tout en douceur. Quand ils sont prêts, on peut les laisser sortir sans leur portable et ils restent dans les prés. On les démarre à l’aligot puis, dès qu’ils ont repris un peu de poids et qu’ils supportent le pounti, on passe aux tripoux et à la saucisse aux choux. Il faut que l’organisme s’adapte, cela demande un peu de temps ».

Cette réussite remarquable se concrétise par les nombreux prix qui couvrent les murs de la ferme, remportés dans les salons de recrutement de France et même d’Europe, où l’on cherche des stagiaires aux joues roses et rebondies, placides et peu sensibles au stress, sachant se contenter de conditions de vie rustiques. Espérons que ces marques de reconnaissance aideront à dépasser les préjugés relatifs à ces espèces, menacées par la pollution et la malbouffe, mais promises à un bel avenir.