Combrailles : après le 8 mars, les femmes doivent déjà retourner aux champs et s’occuper des enfants

A peine la journée internationale des droits des femmes achevée, les paysans des Combrailles demandent à leurs épouses de revenir aux champs.
Dans les Combrailles, on vit encore comme au XIXème siècle. Pour la majorité de la population, la place des femmes est au foyer et dans les champs. La journée d’hier n’aura donc été qu’un bref répit où il leur a été autorisé de s’amuser et de sortir. Mais aujourd’hui, c’est le dur retour à la réalité. « Doudiou, on leur accorde une journée, c’est bien déjà suffisant », commente Robert. Son épouse, Jocelyne, devra aujourd’hui labourer trois hectares de terrain tout en s’occupant de leurs six enfants. Elle devra aussi préparer le linge et faire la cuisine, pendant que Robert ira au bistrot avec ses amis.
Un sexisme qui pose question
Dans cette société archaïque, la place des femmes pose toujours question. « On n’en peut plus de ce sexisme ambiant. On aimerait tellement avoir un peu plus de liberté », confie Grunta, résidente à Giat. Mais dans ce monde où le secteur agricole occupe 97% des emplois, le changement ne semble pas pour maintenant. Néanmoins, certains observateurs notent quelques progrès depuis une dizaine d’années. « Certaines femmes ont le droit de couper du bois, et d’autres peuvent aussi avoir une pause d’une heure les dimanches. On sent que les mentalités évoluent », explique Miranda Graton, de l’association Osez le Féminisme. Si les Combrailles venaient enfin à évoluer positivement, rien n’exclut que les femmes et les hommes soient égaux, à l’horizon 5 milliards d’années, quand le soleil aura absorbé la Terre et que les travaux sur l’A75 seront terminés.