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Loi sur le maintien dans l’emploi des travailleurs récemment décédés : les morts se mobilisent

La manifestation battait son plein, samedi place du 1er mai. Près de 800 personnes selon la police, 2 millions selon les organisateurs, se sont rassemblées à l’appel du SGPD, le Syndicat Général des Personnes Décédées.

Rares, d’habitude, dans les mouvements sociaux, les morts se sont massivement mobilisés pour protester contre le projet de loi sur le maintien dans l’emploi des travailleurs récemment décédés, qui prévoit de prolonger la durée légale du travail jusqu’à 5 ans après la mort dans les métiers en tension. Des macchabées de tous âges et de toutes classes sociales se sont rassemblés, signe d’un ras-le-bol inédit, et arborent des slogans aussi variés que « la mort est un complot capitaliste », « ceux qui reposent sous terre ne se mettront pas à genoux » et « on est peut-être crevés mais on n’est pas fatigués ».

La justice sociale et la reconnaissance au cœur des revendications

Pour Roger, ex-métallurgiste tombé dans la cuve, la coupe est pleine : « Comme par hasard, c’est les ouvriers morts qu’on renvoie au turbin. C’est pas demain que vous verrez un député mort à l’assemblée ! » Le Conseil Constitutionnel pourrait cependant lui donner tort sur ce point. Outre les inégalités, c’est la question de la reconnaissance qui pousse Monique à venir manifester : « Tout est toujours de la faute des morts ! Quand il y a eu l’état d’urgence, c’était au nom des morts des attentats, quand il y a eu le confinement, c’était pour les morts du covid, on est toujours les boucs émissaires. »

Les forces de l’ordre ont canalisé les débordements avec efficacité. Les associations de défense des droits de l’homme ont dénombré 20 000 morts.

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