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Le FRAC Auvergne propose actuellement une exposition invisible de Salvatore Garau

Le Fonds Régional d’Art Contemporain d’Auvergne, basé à Clermont-Ferrand, expose actuellement des oeuvres invisibles de Salvatore Garau.

Le directeur du FRAC, Jean-Charles Vergne, est enthousiaste. Hors de question pour lui de parler de salles vides. Devant un mur désespérément blanc, celui-ci s’emballe : « Face à nous, nous avons une œuvre, réelle, entière, qui n’est pas un rien, mais un imaginaire, celui de Salvatore Garau », tente-t-il d’expliquer devant les journalistes. « Il y a une plénitude attractive, une extrapolation du néant vers son paroxysme, où l’incongruité du monde rejoint celle de la fertilité de l’existence, d’où naît ce qui n’a pas encore été et ne sera jamais ».

Deux millions d’euros dépensés par la région

Bien sûr, l’imagination de Salvatore Garau ainsi que les explications associées à chaque œuvre ont un prix. La région a dû débourser plus de deux millions d’euros (issus donc des impôts) pour que l’exposition voit le jour. Le directeur nous présente l’acquisition la plus onéreuse : « La Vénus Nihiliste », où le visiteur ne voit rien d’autre qu’un socle blanc. « Cette Vénus est exceptionnelle. Elle fait sursauter la pensée comme une étincelle dans le cerveau du créateur. C’est une révolution artistique, où finalement le visiteur créé l’œuvre et non l’inverse », explique M. Vergne.

Les visiteurs partagés

Lors du vernissage, les avis ont été partagés, même si les amateurs d’art contemporain ont salué une véritable performance artistique, à l’instar de Michelin Bruton. « C’est formidable. On retrouve finalement toute l’essence de l’art à son seuil primitif. C’est un basculement copernicien de l’être, une inflexion du néant vers le moi, une réévaluation des acquis de la conscience dans l’étendu des possibles ». Certains, comme Jeanine, sont plus sceptiques : « C’est un gros foutage de gueule. Quelle perte d’argent pour acquérir une telle merde ! », lâche-t-elle sans concession. Mais une deuxième visite, l’espère-t-on, permettra à Jeanine de mieux apprécier l’art contemporain qui reste encore de nos jours injustement incompris.

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