Société

Anticipation Prof en 2050 : Elle meurt devant ses élèves à 75 ans, ces derniers lui jetaient des pièces jaunes

Nous sommes en 2050. Dans les petits titres, à l’avant-dernière page des journaux, l’on apprend la mort en fonction d’Annette Déborday, enseignante en lycée, épuisée par ses élèves qui lui jetaient des pièces jaunes en moquerie à son bas salaire. Un fait divers banal, au milieu d’autres.

« Que voulez-vous que ca me fasse, il est normal de mourir à son travail, nous sommes dans la France d’aujourd’hui, pas au pays des Bisounours », s’emporte, agacée, Jeannette-Micheline Blanquette, la ministre de l’éducation nationale en 2050. Pour elle, la modernité est « à ce prix ». Les acquis sociaux de tous les travailleurs ont disparu, et les enseignants doivent mieux affronter la réalité du terrain. D’ailleurs, au lycée de la défunte, personne ne se plaint. « Oui, c’est vrai, ca peut paraître horrible. Mais elle a pu conserver un mi-temps jusqu’à ses 75 ans, c’est beau. Et en plus, pour oublier, on a eu deux fois des frites à la cantine », répond, peu ému, Lucien Crevar, contractuel en Physique-Chimie.

Mort d’une privilégiée

Il faut dire qu’Annette, avec environ 1400€/ mois en 2050 (soit l’équivalent de 600€ d’aujourd’hui avec l’inflation), n’était pas à plaindre. Elle restait l’une des dernières profs titulaires à exercer, face à 95% de contractuels payés heureusement 17€ / mois. Il reste encore une poignée de privilégiés, mais en 2050, aucun ne gagne autant que le SMIC, tout comme les infirmiers, les avocats ou les pompiers. « Je ne sais pas ce que je fais ici. J’aurai pu faire maçon et mourir vers 55 ans, mais j’ai préféré vivre plus longtemps pour profiter plus longtemps de la misère », explique Augustin Grugru, enseignant en Lettres.

Comme quoi en 2050, enseigner restera toujours une vocation. La modernité ne parvient pas à éteindre la flamme.

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