AuvergneEconomie

Crise : la hausse des cours du pétrole bloque les livraisons de bières en Auvergne

Un vent de panique souffle sur l’Auvergne : la population n’a plus accès à une seule goutte de bière depuis hier matin. La faute à la hausse des cours du pétrole qui pénalise les livraisons de bières et d’orge par les camions.

« Qu’est-ce que l’on va devenir ? », s’inquiète Bernial Kolloh, patron du Café des sports, à Aurillac. Il a vendu sa dernière bière il y a seulement quelques minutes. Il contemple le frigo vide et s’effondre en sanglots. Comme lui, des centaines d’habitants sont abattus. Les camions de bières n’arrivent plus. « D’habitude, ce genre de problème survient en hiver lors des chutes de neige dans des endroits très reculés, comme l’Allier, le Cantal et la Haute-Loire », explique le responsable de la Direction Interdépartementale des Routes, Vincent Puzinsin.

Des mouvements de panique

Conséquence immédiate de la pénurie, des mouvements de panique ont gagné les villes, comme Aurillac, Clermont-Ferrand, Le Puy ou encore Montluçon, où la bière reste le dernier refuge pour oublier sa situation. Il faudra plus d’un mois pour que tout revienne à la normale. Des places entières ont été ravagées et des supermarchés ont été dévalisés. Des locaux se sont aventurés dans les caves de Clermont et d’Aubière à la recherche du précieux liquide. Jamais la région n’avait traversé une pareille crise. Les producteurs locaux sont aussi alarmées. Sans orge ou houblon, impossible de produire.

La résistance s’organise

Certains ont déjà commencé à s’organiser, comme Gastonnet Bruzieu, d’Ambert : « Je fais comme à l’ancienne : je trempe du pain de seigle dans de l’eau et je rajoute un coup de gnole. Et on laisse fermenter. Comme disait mon grand-père, avec ça, soit on boit, soit on crève! »  Pour Georgetin Flouzon, de Murat, il ne faut pas s’inquiéter pour autant : « Tant qu’il reste de la gentiane ou de la verveine. »  Pour Gervaise Desbois, cette panique n’a pas lieu d’être : « Je ne bois pas d’alcool. Ils me font bien rire tous ces cons. »  Heureusement qu’il existe encore des personnes avec un fond de lucidité pour relativiser.

Laisser une réponse