EconomiePuy de Dôme

Installation de la première usine à prouts au Breuil-sur-Couze

La population du Breuil (Puy-de-Dôme) s’insurge depuis plusieurs jours suite aux travaux de réalisation de la première usine à prouts de France. Une structure « nauséabonde et inutile » pour ses détracteurs, mais « novatrice » pour le Conseil départemental.

« Nous sommes fier de poser la première pierre de  la première usine à prouts de France, Méthane 3000 », lance Jean-Yves Gouttebel, le président du conseil départemental devant une foule silencieuse rassemblée sur la place du Breuil. Ce nouveau complexe de méthanisation n’a rien pour réjouir la population « Ça va puer, c’est dégoutant et cela va gâcher le paysage. C’est clairement une honte, on n’en avait pas besoin », lâche Ernest Tintoubon, retraité. Pourtant l’usine innove. Elle fournira une grande quantité de l’énergie de la région grâce à un super concentrateur de pets, et pourra recueillir les gaz intestinaux des bovins mais aussi des humains.

Un projet participatif

« L’aspect novateur de ce projet, c’est que tout le monde peut participer et créer ainsi sa propre électricité », défend le concepteur de l’usine, Joseph Farman. Chaque « relâchement passager » circulera en effet dans une turbine et produira à lui seul assez d’énergie suffisante pour alimenter une ampoule durant un an. Un progrès considérable. Une salle à prouts sera mise à disposition pour les locaux, en parallèle d’un grand hangar pour les bovins et les ovins.  « Nous avons fait des tests en laboratoire. Pour contrebalancer la force de certains pets, nous brûlons les excédents par une cheminée. Cela fait des flammes importantes », précise M. Fartman.

L’énergie de demain ?

La puissance énergétique produite par les gaz intestinaux est telle qu’elle pourrait être redistribuée au-delà de l’Auvergne. Les « donateurs » ne devraient pas manquer. Si de très nombreux industriels sont dans l’attente de la réussite de cette usine pour développer la filière, les habitants du Breuil et les écologistes crient au scandale. « Le méthane brûlé fera exploser la pollution dans tout le pays. Elle sera jusqu’à vingt fois supérieur au CO2 », prévient Sétunin Fectyon, président de l’association « Planète Saine ». Surtout, une terrible odeur de pet pourrait envahir le pays et même balayer toute l’Europe. « Supporter son propre pet passe encore, mais supporter celui des autres… Il faut à tout prix empêcher un tel projet ! », conclut le président.

 

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