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Montluçon désignée Capitale Européenne de la Culture 2028

Heureuse surprise pour les uns, immense déception pour les autres : à la stupéfaction générale, ce n’est pas Clermont-Ferrand mais Montluçon qui a été choisie pour être capitale européenne de la culture en 2028.

D’après le jury, la mise en valeur des artistes locaux, de la langue locale, le haut-bourbonnais, et de la monnaie locale, le Soudicy, ont été décisifs dans la candidature de la sous-préfecture de l’Allier, alors que Clermont-Ferrand, en sollicitant des artistes de toute la France et en dédaignant ses propres spécificités territoriales, a rendu sa candidature parfaitement standard. « On l’avait confondue avec celle de Lyon, nous confie d’ailleurs un membre du jury. C’est l’absence de saucisson brioché qui nous a fait réaliser notre erreur. »

Une œuvre monumentale

Bien évidemment, le programme des installations artistiques a également joué un rôle prépondérant dans la décision. L’œuvre phare de cette année 2028 sera la ville de Montluçon elle-même, présentée par l’artiste autochtone Gontran Fifrelin. « J’ai voulu mettre en lumière l’opposition entre la permanence du bâti et l’impermanence des habitants, nous dit l’artiste. Autrement dit, mon œuvre questionne l’inattractivité comme marqueur d’identité et paradoxalement, comme facteur d’attractivité. » Car nul doute que cette nomination va faire affluer les visiteurs – et l’argent – dans cette ville que les experts considèrent comme la plus insipide d’Europe occidentale.

Clermont-Ferrand blues

Du côté de la ville de Clermont-Ferrand, dont la candidature de longue haleine a déjà coûté 500 milliards d’euros en cire de bougie et barquettes d’aluminium, c’est l’incompréhension et le désarroi qui règnent. Le maire n’a pas souhaité répondre à nos questions, mais son entourage s’inquiète : « Il a intégralement mangé son bob Cochonou, nous confie son directeur de cabinet. Même l’étiquette. » Il faut reconnaître que les temps sont durs pour l’édile clermontois. Après avoir dû se ranger derrière la France Insoumise et lui manifester son soutien, il doit maintenant envoyer ses félicitations au maire de Montluçon et mettre en place des infrastructures pour gérer les flux de visiteurs qui passeront par Clermont-Ferrand sans s’y arrêter. Gontran Fifrelin nous dit d’ailleurs : « pour les proportions gigantesques de mon œuvre, je me suis inspiré du seum d’Olivier Bianchi. »

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