Clermont-Ferrand

Urgences de Clermont-Ferrand non saturées : le personnel est désorienté.

C’était sans doute un miracle,  hier, jeudi 10 janvier,  le personnel des urgences était sur le pied de guerre.

Corinne, infirmière, explique : “Tous les jours de l’année on est sur le pont, on reçoit bien plus de patients que ce que nos locaux et notre effectif nous permettent, mais on fait face !”. Mais ce jour là rien ne s’est passé comme prévu. Corinne en prenant son poste à six heures a été pour le moins interloquée : “Ma collègue de nuit m’a expliqué qu’il n’y avait aucun patient, c’est la première fois que ça arrive ! Je me suis dit que mes autres collègues devaient en avoir quelques-uns. Mais non ! Les urgences étaient désertes !”

Un record de non affluence.

À 6 h 15, Corinne et ses collègues tournent comme des lions en cage. Toutes les cinq minutes, elle explique aller voir à l’accueil si un patient se présente, mais non, rien ! Elle vérifie également si un véhicule du SAMU ou des pompiers s’apprête à amener quelqu’un : pas du tout, eux aussi n’ont pas de patient.

À sept heures, toujours personne, Corinne et ses collègues prennent l’initiative d’aller boire un café, c’est alors que le personnel des urgences est confronté à un problème inattendu. “On a soigneusement dépoussiéré la machine à café mais on s’est rendu compte que personne ne savait la faire fonctionner !”, explique Jean-Baptiste, un aide-soignant.

Après quelques minutes d’effort, la machine à café démarre enfin.

Le café a fini par couler et le personnel a pu le déguster. De retour sur le pont, toujours aucun patient. Corinne ne se voyait pas retourner au café alors elle se lance dans diverses tâches. “J’ai commencé par faire le ménage des placards, mais j’ai eu fini rapidement, alors j’ai refait les stocks et toutes les dates de péremption du matériel du service, et j’ai fait le ménage du hall d’accueil et des bureaux, mais quand j’ai eu fini, toujours personne. Je commençais à être à cran.”

En fin de matinée, une lueur d’espoir surgit !

Corinne sortait des WC, une expérience nouvelle puisque d’habitude elle n’a pas le temps d’y aller. Elle est allé voir à l’accueil “Il y avait quelqu’un qui venait de rentrer, je lui ai sauté dessus pour savoir ce qu’il avait !”. Corinne raconte alors que ce n’était pas un patient, c’était le facteur qui venait vendre son calendrier. “C’était la goutte d’eau de trop, je ne pouvais pas rester plus longtemps sans rien faire et mes collègues étaient au bout du rouleau tout autant que moi !”

Finalement en désespoir de cause, l’équipe des urgences se lance dans la décoration du bâtiment des urgences en mosaïque.

“On s’est dit que c’était la meilleure chose à faire, ça apportera un peu de gaieté à l’entrée du service”, confie Sébastien, un interne, en collant quelques petits carrés colorés pour terminer sa rosace. En fin de service, à 14 h 15, Corinne n’avait pas vu l’ombre d’un patient. “C’était une journée perturbante mais au moins, les gens vont bien, c’est sans doute grâce à la magie de Noël qui s’est prolongée”.

Le lendemain la vie a repris son cours et les urgences ont débordé dès les premières heures de la journée, mais dans un bâtiment bien plus coloré.

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