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Le prix du Pire Ouvrier de France a été décerné à un Romagnatois

Les finales des concours des Meilleurs Ouvriers de France (MOF) ont eu lieu à Bayonne en octobre dernier. Dans la catégorie boulangerie, les résultats ont consacré un ouvrier de Romagnat dans la catégorie « Pire Ouvrier ». Retour sur l’évènement. 

Ce concours représente l’excellence de l’artisanat dans plusieurs métiers et sur des échelons départemental et régional. Ainsi, c’est avec ravissement que l’Auvergne a appris que Philippe Philibert, instructeur au syndicat de la boulangerie à Romagnat, a été consacré Pire Ouvrier de France 2018. Il est le seul dans sa catégorie. L’heureux élu a tenu à manifester sa joie : « Cela fait tellement longtemps que je passe ces concours, c’est l’aboutissement de la carrière d’un artisan, voyez-vous… Je trouvais cela tellement inconcevable de ne pas l’emporter durant toutes ces années ! »

Un enseignant à la pédagogie moderne

« J’aime écraser mes élèves », ajoute-t-il. « Il ne faudrait quand même pas qu’un seul d’entre eux soit MOF avant moi, alors je les démoralise, je les humilie, je les insulte même, parfois. Et ça marche ! Certains sortent un peu du lot, sinon, mais c’est rare. Et pour tester leur réaction, je remplace parfois la farine par du ciment, je leur fais faire des pompes, les force à grimper dans le pétrin et le démarre alors, leur fais porter plusieurs sacs de farine à la fois… J’essaie d’être créatif ».

A la recherche de la perfection

Président des Meilleurs Ouvriers de France, Jean-François Girardin légitime ce prix : « Quand on voit Philibert revenir à chaque séance départementale de concours, on l’imagine comme un gosse sautillant et levant la main pour attirer l’attention. Dites-vous qu’une fois, il a même réussi à ne pas mettre la farine dans son pétrin, juste de l’eau, et a trouvé que sa pâte avait, je cite, « une drôle de consistance », pardonnez du peu ! Mais là, on lui a donné un hochet pour qu’il nous laisse entre adultes. Quand il comprendra que pour passer MOF, il faut non seulement avoir 16/20 de moyenne sur les épreuves, et qu’il faut être copain avec les jurys qui décident de qui obtient le titre, alors il pourra revenir. Sans oublier qu’un MOF travaille à son compte, dans une école prestigieuse, ou dans un INBP, et non pas prof par défaut dans un petit centre de reconversion, voyons. »

Un exemple de plus qui prouve que l’abnégation et le travail paient la somme de tous les efforts déployés.

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