
Plaque tournante du cannabis, la ville de Saint-Flour a enfin obtenu le droit des ministères de l’intérieur et de l’agriculture pour la culture légale.
Depuis des décennies, le Cantal et plus particulièrement la ville de Saint-Flour sont connus pour le trafic de cannabis. Les dealers, les locaux et les agriculteurs militaient depuis de nombreuses années pour la légalisation de la consommation et de la production. C’est désormais chose faite. L’Etat a autorisé la plantation de 5000 hectares de cannabis à la condition que la consommation soit exclusivement locale. Le prix sera cadré par l’Etat et devrait se situer entre 10€ et 15€ le kilo. Ce dispositif devrait enfin permettre aux autorités de se reposer, en rendant le banditisme inutile. En revanche, certains s’inquiètent des effets sur la santé publique.
Un joint de 50 cm
Plusieurs résidents de Saint-Flour ont salué la nouvelle, mais leurs propos demeurent inquiétants. « Je vais pouvoir fumer vingt fois par jour, je suis trop heureux », s’emporte René Taucksiko, qui fumait jusqu’ici dans l’illégalité. Pour Geneviève Gratin, 84 ans, il faut en profiter au maximum. « Je vais me faire un joint de 50 cm pour fêter l’évènement », confie-t-elle. Jean-Gastien Snaillepor, agriculteur, compte quant à lui cultiver trente hectares de cannabis. « Ca pousse facilement. Je compte en produire une centaine de tonnes cette année », nous explique-t-il. Il bénéficiera par ailleurs de subventions de l’Etat pour accroître sa production. « Je suis perplexe », se livre l’édile de Saint-Flour. « Je pense que cela peut être dangereux. Ma recommandation serait de ne pas dépasser dix pétards par jour », nous dit-il. Mais ses conseils seront-ils suivis ?