Par notre envoyé spécial Heudebert De La Biscotte-Dorée
Certains clichés ont la vie dure. Aujourd’hui encore, les Français sont persuadés que les Auvergnats sont tous plus radins que Philippe Candeloro et Guy roux réunis et qu’ils feraient passer un écossais luthérien pour un dilapidateur.
L’expression « faire l’Auvergnat » date du temps des bougnats, ces Auvergnats qui ont immigré dans la capitale dès le 19ème siècle et sont devenus porteurs de charbon et tenanciers de bars (on l’a lu dans Asterix). Mais l’existence était rude et l’avarice que l’on leur prêtait n’était en fait que prévoyance comme l’écrivait Alexandre Vialatte : « On prospérait en n’achetant pas. D’où l’habitude de marchander : tout est trop cher » En clair, l’auvergnat n’est pas du genre à stocker des palettes entières de PQ, mais en bon économe, tente de faire durer le rouleau. Ce qui ne l’empêche pas d’être généreux, comme le chantait si justement Brassens.
L’Auvergne sur le point de rattraper les Amish
Un autre cliché veut que les auvergnats ne seraient pas accueillants, ce qui est complètement faux, comme chaque touriste a pu le remarquer une fois payé le ticket d’entrée à Vulcania ou réglé la facture de la thalasso à Vichy. Quant aux médisants qui affirment : « l’Auvergne, c’est la préhistoire ! » Nous les dédaignerons avec mépris. Chaque touriste qui est passé par notre belle région aura constaté qu’au niveau technologique, l’Auvergne était sur le point de rattraper les Amish.
« Un sou est un sou ½ »
Mais les lieux communs persistent de même que les proverbes censés caractériser les Auvergnats, comme le fameux : « Un sou est un sou ». Mais la récession liée à la crise sanitaire qui n’épargne même pas les régions les plus reculées du pays, pourrait bien changer la donne et créer une inflation jusque dans les dictons les plus immuables. Aussi en Auvergne, il se peut que l’on entende prochainement : « Un sou est un sou ½ ».
2020 est vraiment une année de merde !