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Les Combrailles sortent enfin de la Peste Noire et poursuivent sereinement leur XIVème siècle

Après de longs mois de souffrances et d’hécatombes pour les habitants des Combrailles, la vie reprend peu à peu depuis ce lundi. Les locaux vont pouvoir retrouver leurs us et coutumes ancestraux tout en restant à l’écart du monde civilisé. 

« Franchement, Peste Noire ou pas, j’vois pas la différence », raconte Dédé Couilloux, natif de Giat. Le village a perdu une centaine d’habitants mais rien ne semble avoir changé. « C’est mort, mais c’est chez nous », philosophe-t-il, tout en préparant artisanalement une miche de pain mal cuite et mal levée. A quelques lieues, dans la bourgade de Messeix, on prépare une humiliation publique. « On s’apprête à jeter des épluchures sur une vieille femme. C’est probablement elle qui est responsable de la fermeture de la mine de charbon et du covid-19 », argumente sereinement Célia Paukalipce.

Un bûcher et des buffets

A Saint-Gervais-d’Auvergne, la capitale des terres hostiles, les villageois grisonnants sont sortis de chez eux. Le conseil du bourg annonce une manifestation prochaine pour ramener la joie chez les habitants. Les édiles comptent organiser une fête des fous, avec des buffets composés des richesses de la terre locale, soit du céleri rave et du topinambour. Des rumeurs circulent cependant et noircissent le tableau. Certains étrangers au pays, notamment des Parisiens, des Hollandais, mais aussi des Auvergnats natifs de territoires à l’est de la chaîne des Puys, pourraient être conduits au bûcher puis cuisinés avec du serpolet. Mais le maire de Saint-Gervais, M. Girard Michel, tempère « Il y aura peut-être un bûcher ou deux, mais vraiment trop fois rien. On n’est pas des sauvages ».

Menace d’une deuxième vague

Buffets et bûchers seront autant de façons divertissantes de renouer avec le quotidien tout en ressoudant la population. Bien sûr, personne n’est dupe. Une deuxième vague de peste peut encore arriver. « Dans la vie, on doit toujours fait face tout seuls, et tenir. Même si à la fin il ne peut en rester qu’un », lance Gaston Aillandeur, habitant de Pionsat, avant d’admettre plus tard qu’il a dérobé une telle expression au territoire voisin de la Creuse…

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