Festival CM2019 : Un court métrage Labo de 13h47 crée la polémique
Le 41ème festival international du court métrage a démarré vendredi dernier à Clermont-Ferrand. Le Canada est à l’honneur cette année. C’est d’ailleurs un court métrage de ce pays dans la catégorie LABO qui a suscité le plus d’attention en créant la polémique, notamment en raison de sa durée : 13h47…
Ecran noir, quelques grésillements, des trainées blanches pendant les 45 premières minutes… le début du court métrage « Métaphore d’intemporalité » a de quoi laisser perplexe les festivaliers venus par hasard à la séance Labo 3. Après cette longue attente se succèdent l’image d’une femme marchant dans la bruyère, un survol de Pluton, un enfant qui touille un bol de céréales, et enfin, lors des trois dernières heures de visionnage, une cuillère en bois abandonnée sur un chemin boueux de forêt. Les réactions ont été immédiates : « C’est clairement du foutage de gueule », s’indigne Micheline Machynegonne. Edmond Dantyé, lui, ressort plein d’interrogations : « C’est un court métrage qui conduit à une vraie introspection ! »
Sponsorisé par le FRAC et Arte
Ce court métrage canadien de 2018, du réalisateur Logan Whyënloglenöenfenberg, n’a coûté que 197 € à produire, mais a reçu le sponsoring de la chaîne de télévision Arte et du Fonds Régional d’Art Contemporain d’Auvergne (FRAC) Ce dernier diffusera le film lors lors de la prochaine exposition post-festival. Le directeur du Fonds Jean-Charles Vergne raconte avoir été très ému par « Métaphore d’intemporalité » : « C’est une gifle structurellement dématérialisée que nous offre Whyënloglenöenfenberg. L’incongruité des semblables achemine le spectateur vers l’infinité des possibles ontiques tout en s’affranchissant des contraintes faussement évanescentes du conformisme sociétal. C’est un paradoxe métaphorique qui suggère la distanciation tout en rapprochant l’irréel de la vacuité de l’âme. »
Malaises lors de la projection
Tous n’ont pas su hélas apprécier et saisir le véritable message de ce court métrage. Certains ont même été pris de malaises et les secours sont régulièrement intervenus lors des projections. Un pompier nous décrit l’horreur : « Je ne suis rentré que cinq minutes dans la salle, mais déjà ma peau rougissait, je la sentais brûler. Mes yeux pleuraient. Je suis sorti à temps. J’avoue que je ne sais pas comment les autres spectateurs faisaient pour rester assis sans broncher. »
Quoiqu’il advienne désormais, Logan Whyënloglenöenfenberg a déjà réussi son coup. Le court métrage est dans toutes les bouches et pourrait même remporter un prix, celui du film ayant causé le plus grand nombre de traumatismes…
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