CultureSociété

ÉTUDE : The Voice et Koh Lanta constitueraient 75% de nos échanges sociétaux

Une étude IFLOP pour le magazine scientifique People révèle que plus de 75% de nos propos sont constitués de remarques inutiles associées à deux émissions télé. 

« Je suis trop déçue de Clémentine, elle pue, c’est trop de la m*** », écoute discrètement l’un de nos rédacteurs à la terrasse d’un café. La jeune femme parle à l’un de ses amis qui rétorque : « C’est sûr, Clémence doit être trop vénère ».  Ce genre de conversation ne vous a pas échappé, il semblerait même que ces échanges hantent notre quotidien. D’après une étude de l’institut Iflop pour le magazine People, plus de trois quarts de nos propos journaliers tourneraient autour de deux émissions télé : The Voice et Koh Lanta.

Koh Lanta, un excellent moyen d’insulter les gens

Selon le sociologue strasbourgeois Herman Schteflor, cette dérive de la conversation est un moyen de se libérer de notre vie « merdique » en s’en prenant à d’autres. « Qui n’a jamais rêvé de s’enflammer sur quelqu’un qu’on ne connait pas ? », nous avoue t-il. Et dans ce rôle, Koh Lanta est un excellent moyen de défoulement social, qui mêle subtilité et instantanéité. Et quand les échanges directs se terminent, les conversations se poursuivent même sur twitter, comme ci-dessous.

« Ces réparties, bien que constructives, laissent toutefois planer le spectre d’un déséquilibre des tons de la convenance. En somme, c’est clairement n’importe quoi, précise M. Schteflor.  Toutefois, ajoute-t-il, la seconde émission, The Voice, qui couvre l’autre majeure partie de nos échanges, favorise « un rééquilibrage intellectuel ».

The Voice : même quand on ne regarde plus, on en parle

La célèbre émission d’origine américaine, suivie notamment par 17 millions de personnes aux Etats-Unis rien que sur facebook, suscite toujours autant d’intérêt en France, même auprès des personnes qui ne la regardent plus. Pour le sociologue, il s’agit d’un effet « Mercurochrome, le pansement des héros ». Il détaille son raisonnement : « Parfois, vous savez que ce que vous dites est inutile, mais vous ne savez pas de quoi parler ».  Là encore, les discussions vont bon train sur twitter et facebook, idem sur instagram et bien sur pour les jeunes sur snapchat. Toutes ont commun des échanges las mêlant l’incompréhension au délire.

 

Sur twitter, les messages traduisent également cette volonté de quelque chose que l’on ne souhaite plus voir. Pour le sociologue c’est le syndrome « Je m’en fous mais je tiens absolument à ce que tout le monde le sache » !

Si cette prédominance de deux émissions dans nos discours est amenée prochainement à disparaitre, elle pourrait hélas être remplacée progressivement par le syndrôme « les Marseillais dans les Combrailles » ou le risque d’un retour dans les dialogues des « Anges de la télé réalité ». Préparez-vous psychologiquement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Laisser une réponse