La côte de popularité de l’entreprise ferroviaire remonte sensiblement depuis la dernière campagne de publicité pour l’appli SNCF. « On a hésité entre proposer une nouvelle application à nos clients ou faire des travaux pour rénover nos installations, et on a fait le bon choix », se félicite Guillaume Pepy.
À l’origine de l’investissement, un constat persistant : les trains français accusent des problèmes si nombreux que prendre le train est devenu une angoisse pour les usagers. Pour réduire le mécontentement, l’appli SNCF s’adresse non pas à l’inconscient angoissé mais aux zones vides du cerveau. Grâce à l’appli, le client est désormais informé des problèmes de l’entreprise en temps réel. Lorsque vous serez sur le quai à 6h30 du matin par -12°c en janvier, que le panneau d’affichage indiquera train retardé, vous recevrez une notification sur votre smartphone qui confirmera l’affichage en gare. « Les gens sont tellement contents de lire l’info sur leur téléphone qu’on va pouvoir doubler nos retards », ajoute le président-directeur général de la SNCF.
« C’est énorme, on n’arrête pas le progrès », s’étonne René, 65 ans, qui télécharge l’application en oubliant de monter dans son train. Kevin, 13 ans, parie sur l’efficacité du procédé, « Je vais pouvoir faire la grasse mat’, je n’aurai qu’à montrer le message du jour au proviseur pour éviter les heures de colle ». Chantal, 45 ans, un peu moins convaincue, se demande ce qui se passera quand les trains seront arrêtés en pleine nature et que la batterie du téléphone sera déchargée. Mais la SNCF a pensé à tout : des chargeurs universels solaires seront installés dans les trains les plus souvent en panne.
Des changements de quai intempestifs et des propositions d’itinéraires bis originaux alimenteront aussi les notifications. La SNCF file désormais sans encombre sur des rails électroniques. Une seule inquiétude demeure. Le succès des notifications pourrait bien saturer le serveur de l’entreprise.
