Les élus du Breuil-sur-Couze perplexes face au projet de construction d’un aéroport international sur leur commune

Un aéroport international et un complexe hôtelier sont actuellement à l’étude au Breuil-sur-Couze. Mais les élus de la petite commune du Puy-de-Dôme restent perplexes.

Une commande de l’Etat et de la région AURA prévoit l’installation d’ici l’horizon 2030 d’un complexe aéroportuaire et hôtelier au Breuil-Sur-Couze. La grande plateforme multimodale pourrait accueillir jusqu’à vingt millions de passagers par an et générer onze mille emplois. Mais le projet divise. L’aéroport pourrait littéralement « avaler » le Breuil, dont les élus n’ont même pas été avertis. Des maisons pourraient être rasées et de nombreux prés seront rachetés. La population est inquiète, et surtout, ne comprend pas l’utilité d’un tel complexe.

Concurrencer Lyon-Saint-Exupéry

L’aéroport est une volonté nationale et régionale d’équilibrer les pôles de puissances et de trouver une balance entre les grands aéroports de Lyon et Nice sur la moitié sud de la France. Mais l’arrivée des passagers au Breuil interroge. « On se fout clairement de nous. Nous ne sommes pas du tout équipés pour accueillir autant de personnes ! Et qui va-t-on exproprier ? Que vont faire ces dizaines de barres d’immeubles dans notre paysage ? « , s’emporte le maire Gilles Sabatier.  Il alerte : les locaux craignent de voir leur village devenir complètement méconnaissable.

René pilote de ligne

Mais le plus inquiétant reste à venir : ils devront travailler d’office dans l’aéroport. Les éléments sont stipulés dans un contrat de plan Etat-Région, bien qu’aucun n’habitant n’ait été consulté. René, agriculteur et éleveur de 78 ans sera pilote de ligne « Dediou, mais j’ai jamais demandé çà moi », s’inquiète-t-il. Simone, 86 ans, elle, devra être à l’enregistrement des bagages et à la sécurité. Enfin, cerise sur le gâteau, les locaux sont mobilisés pour les travaux.  René a reçu un plan dans son courrier : il sera chargé seul de monter le Terminal n°6 d’une longueur de 1,2 kilomètre. « Mais c’est quoi ces conneries », résume-t-il. Mais les documents ayant été approuvés par l’Etat, la marche arrière semble désormais délicate…