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Conscients de vivre à Montluçon, les cygnes noirs du parc Saint-Jean se suicident

Les cygnes noirs du parc Saint-Jean ont préféré se suicider plutôt que de continuer à vivre à Montluçon.

C’en était pour Albert, Gnuton et Gratouille. Les trois cygnes noirs du parc Saint-Jean à Montluçon ont mis fin à leurs jours hier après-midi. Ils se volontairement étouffés avec un reste de big mac abandonné au bord de l’eau. Ils ont été retrouvés flottant sur la mare par des promeneurs. Des traces de pattes codées ont été décelées par les experts. Celles-ci forment une sorte de testament qui expliquent les raisons de ce suicide collectif : l’envie d’en finir avec la vie montluçonnaise, assimilée à un quotidien morne et sans espoir.

« Un choix inévitable »

Pour Michel, riverain habitué du parc, cette issue ne faisait aucun doute. « Ces oies me faisaient pitié. Je voyais bien qu’elles n’allaient pas bien. Elles n’avaient aucun échappatoire. Où aller en quittant le parc ? Commentry ? Partir dans le Cher ? Plutôt mourir », livre avec lucidité le promeneur. Pour Léopoldine, la pompier volontaire qui a découvert les corps, c’est « un choix inévitable ». Elle même s’interroge : « Quand on voit les maisons abandonnés, les murs décrépis, on hésite entre les beuveries et le suicide. Pour le moment, c’est l’alcool qui me fait tenir », confie-t-elle.

« Fier d’être bourbonnais »

les Montluçonnais finiront-ils avec le même sort que les oies du parc ? Probablement pas, car même si à Montluçon les habitants ont conscience de vivre dans une cité proche d’une bourgade stalinienne abandonnée, on reste « fier d’être bourbonnais » et on reste attaché à ses valeurs. « Quand on n’a pas de choix d’avenir, au moins on ne se prend pas la tête », conclue Josiane, alcoolique depuis l’âge de trois ans.

 

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