Opérationnel seulement en 2025, le FRAC décide d’exposer ses travaux « comme œuvre d’art éphémère avec un nouveau rapport au matériel »

Le nouveau FRAC Auvergne ne sera finalement terminé qu’en 2025.  Les travaux seront donc « exposés » durant deux ans comme une œuvre d’art à part entière.

Jean-Charles Vergne, le directeur du FRAC a de la suite dans les idées. Il a décidé de faire des travaux actuels du nouveau FRAC une œuvre en soi, qui « permettra de reconstruire le rapport au temps de l’attente et du matériel, tout en faisant du support de l’œuvre l’œuvre elle-même ». Cette idée innovante vient s’inscrire dans une nouvelle réinterrogation de l’art comme esthétique, qui offre enfin un véritable espace à l’art comme élément du réel, en évolution. « Nous voulions appréhender la vision ontique de l’artistique en dérogeant au carcan sociétal afin qu’elle se mut dans un esprit disruptif, où l’on accepte que l’évolution et la déconstruction forment un tout », se justifie le directeur.

Une bétonnière, « cœur d’une évanescence cristallisée déconstruite »

Chaque élément des travaux devrait constituer une véritable aubaine pour la nouvelle exposition. Tout sera art, et tout sera propre à un commentaire. A ce sujet, J-C. Vergne nous éclaire. « Par exemple, une bétonnière n’est pas qu’un simple instrument de chantier, c’est une somme d’excroissances et de régularités de métal qui démultiplie le champ des sens, pour arriver, dans sa fonction, à devenir le cœur d’une évanescence cristallisée déconstruite. Plus simplement, une truelle est l’instrument abstrait d’une pensée portée sur des poncifs qui oublient l’essence ancienne du geste ». Actuellement ouverte, l’exposition « Vacuité fortuite » permettra aux curieux de s’extasier devant des pelleteuses, des moellons ou plus prosaïquement des ouvriers, partie également intégrante de l’expo…