Depuis quelques mois, la ville de Vichy ne cache plus son intention de porter sa candidature à l’UNESCO. Afin de convaincre les membres de la célèbre organisations, associations, entreprises et élus ont valorisé le « manque de fun » de leur commune, afin qu’il soit classé au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Frédéric Aguilera, maire de Vichy en est convaincu : le manque de dynamisme de sa ville pourrait permettre à sa ville d’être classée à l’UNESCO. « A partir de 10h, les rues sont mortes, il n’y a aucune véritable activité. Il y a certes quelques événements forts dans l’année, comme la fête Napoléon III, qui nous rajeunit beaucoup trop, mais nous espérons gommer tout cela. » Pour l’administré et ses adjoints, « le manque de fun » de Vichy pourrait enthousiasmer les juges de l’UNESCO. « Il est difficile de nous battre, même si nous craignons que Moulins ou Montluçon nous fassent de la concurrence. »
L’UNESCO reconnait la spécificité morne de la ville en soirée
L’un des commissaires UNESCO, Mattew Sleep, reconnait que dès que le soleil se couche, la cité bourbonnaise sombre dans une nouvelle dimension. « Hier encore, je me promenais au bord de l’Allier, je croisais des retraités souriants. Puis je partis vers le Casino où une dizaine de personnes se bousculaient pour entrer. Et puis quand vint le soir, plus rien. Un grand silence. C’est absolument incroyable ! » Plusieurs experts ont ainsi relevé des éléments caractéristiques de l’identité de la ville comme « des ruelles étonnamment désertes, des boites de nuit dont la dynamique est similaire à celle d’un documentaire d’ARTE à 23h30 ou encore un cinéma à l’abandon. »
Des traces de dynamisme, obstacles à la candidature
Le classement de Vichy n’est pas encore gagné. Quelques marques de jeunesse et de fun subsistent. En effet, seulement 42% de la population aurait plus de 60 ans. La commune inciterait les seniors à gagner la ville pour une cure thermale ou pour y vivre. Les rares étudiants restants sur Vichy, occupant les bars et les boites, ont été invités à rester cloîtrés chez eux. Enfin, les différents acteurs de la ville invitent leurs concitoyens à faire davantage la gueule. « On ne va quand même pas faire croire qu’on est heureux, sinon est foutu », conclut M. Aguilera.