RANDO : on a testé une course d’orientation dans la forêt des Colettes (Allier) !
Une randonnée testée par Terry Toirachié
Cinquième volet d’une longue série : « récits de rando » avec des propos subjectifs et de mauvaise foi, mais toujours avec une fin heureuse !
Une course d’orientation n’est pas une marche ordinaire, c’est une lutte contre le temps, une épreuve où les êtres intrépides affrontent la nature vierge et hostile. Et quoi de plus hostile qu’une terre de l’Allier, plus exactement à Bellenaves, pas loin de Gannat, à proximité de la frontière… Avec des amis, nous avons bravé l’impossible, cherchant durant de longues minutes, qui semblaient des heures, les balises infernales de la forêt. Récit d’une randonnée à faire et à refaire, ou pas !
La forêt des Colettes est un endroit silencieux et mystérieux, nichée au milieu de nulle part. Le lieu est sauvage. Des saules, des chênes, des pins et des frênes se dressent devant nous. À l’aide d’une carte nous commençons à nous repérer. Nous sortons les boussoles et tentons de visualiser notre premier objectif. Mais cette première tentative est un échec.
Après avoir souffert mille maux en franchissant des ronces et des orties, afin de gagner cent mètres et éviter le sentier parallèle juste à notre droite, nous découvrons enfin et totalement par hasard une balise. Hourra, entonnons nous. Mais hélas, il ne s’agit pas de la bonne. Caramba, encore raté.
Après 30 minutes d’errance, nous devons nous livrer à ce terrible constat. Nous sommes perdus. Par chance, nous découvrons un trait rouge sur un tronc abattu. Hélas, nous ne savons pas ce qu’il signifie et la direction qu’il indique. Je regarde ma boussole. Je comprends soudainement que mon aiguille rouge indique le nord, je croyais que c’était l’inverse.
Enfin un indice. Des fleurs. D’après la carte, il y a des espaces en vert, probablement des endroits où il a de l’herbe. En plus, nous sommes au bord d’un sentier, même si nous ne savons pas lequel. Malencontreusement, cet endroit pourrait être n’importe où sur la carte. Les nerfs lâchent, le doute s’installe. Un ami craque et se met à piétiner sauvagement tout ce qui l’entoure.
Alors que nous nous égarons sur un chemin aménagé de cinq mètres de large et étrangement entretenu, nous commençons à faire le lien entre celui-ci et les traits noirs de la carte. Il semblerait même que la ligne droite que nous empruntons corresponde à celle sur notre feuille. Soudainement, notre réflexion est interrompue par un véhicule de l’Allier. Nous révisons aussitôt notre jugement sur ce département. Il est plus moderne que nous ne l’estimions.
Nous tergiversons, ne savons que faire. Finalement, après concertation, nous décidons de prendre un itinéraire plus sûr en nous enfonçant dans les bois. Après voir manqué de nous noyer dans un ruisseau, de nous faire dévorer par les tiques et d’arracher la moitié de nos pantalons dans des ronces, nous retombons sur un signe de la civilisation. Pas de balise, mais une architecture ancestrale et captivante.
Nous entendons des voitures. Nous sommes sauvés, nous allons pouvoir enfin retrouver la sortie. Peu importe les balises, il faut revenir vivant au parking. Hélas, la carte semble nous indiquer de traverser un champ de ronces. Le contournement par un sentier balisé nous fait prendre un dénivelé difficile de 50 mètres. Nous décidons ainsi d’affronter les épines.
Enfin le retour ! Nous sommes fourbus. Épuisés, nous buvons avec avidité et pique-niquons. Nous prenons une photo mystérieuse du bois avant de nous retirer. Nous laisserons cette forêt en paix.
De retour à la métropole auvergnate, j’ai la vague sensation d’incomplet. Cette course d’orientation nous a tous plu mais peut-être avions nous la possibilité de faire mieux. En guise de souvenir, nous n’avons que des jambes écorchées et le front en sueur. Si seulement au moins j’avais une photo pour me rappeler la beauté de cette forêt.