Disparu à la fin du XVIe siècle du Massif central puis des autres massifs français, l’ours est aujourd’hui petit à petit réintroduit. Le maire d’Issoire, Bertrand Barraud, compte le réintégrer sur son territoire.
Des mauvaises langues insinuaient que Bertrand Barraud, maire d’Issoire, idolâtrait depuis l’enfance la pose du goudron et les aires d’autoroute. Mais depuis quelques années, et suite à une attaque d’ours dans les Pyrénées, l’homme semble s’être plutôt trouvé une passion pour la réintroduction d’espèces protégées, un univers loin de celui des autoroutes. Aussitôt élu maire, il s’est mis en contact avec plusieurs responsables de parcs slovènes à la recherche d’ours pour une intégration sur le territoire d’Issoire.
Deux ours pour capter les touristes
La mairie aurait obtenu deux ours. Actuellement en Slovénie, ces derniers devraient arriver dans le courant du mois de mai. La collectivité a délimité un territoire allant du Buffalo Grill à la sortie 14 de l’A75, Issoire Aérodrome. Derrière ce geste se cache une véritable stratégie. « Nous comptons lâcher les ours sur l’A75, en espérant qu’ils restent sur les bordures de routes et les aires de repos. L’idée est d’attirer l’attention des touristes, qu’ils s’arrêtent sur notre territoire. D’ordinaire, ceux-ci filent droit vers le sud », nous explique Bertrand Barraud, derrière les regards approbateurs de ses adjoints. »C’est aussi un moyen de rendre l’autoroute plus « verte », plus « naturelle ». Bien sûr, nous limiterons l’A75 à 20km/h sur la portion concernée afin d’éviter les accidents », rassure t-il.
Aucun risque
Pour le maire, les dangers pour les touristes, promeneurs ou agriculteurs sont minimes. « Nous comptons apaiser la faim des ours grâce aux partenariats avec les restaurants et fast foods de l’agglomération. Nous leur jetterons notamment du Saint-Nectaire, du boeuf local et leur servirons du Boudes. Pour canaliser l’agressivité des ours, liée à la protection de leur territoire, nous avons installé des radars qui flasheront les réactions impulsives. Un ours sera exposé à des amendes allant d’une interdiction mensuelle de miel à dix pièces de viande », argumente Florence Dubessy, adjointe à l’environnement et au développement durable. Par ailleurs, les études montrent que les ours ont une capacité naturelle à garder les curieux sur le territoire, grâce à une gestuelle subtile et des arguments solides que le maire connaît bien.
Issoire dispose maintenant de tous les ingrédients pour réussir son année 2018.
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