Témoignage : il survit une année scolaire en cité universitaire
Le petit Timothée-Alphonse, 23 ans, ne s’attendait pas à cela le jour où il a pu s’installer dans sa chambre d’étudiant au Crous rue Etienne Dolet.
Il nous confie : « je pensais avoir quelque chose de spacieux et confortable, un peu comme on peut voir dans les séries américaines. Mais en fait… non. 9m², le minimum légal pour toucher des allocations logements, c’est grand comme une cellule de prison ! Si je finis incarcéré pour trafic de Saint-Nectaire, j’aurais comme une sensation de déjà-vu. »
« Le pire, c’est l’hiver »
Il nous décrit ensuite les conditions de vie proche de la survie dans un de ces bâtiments souvent inondés et insalubres : les hurlements la nuit, les portes qui claquent dans les courants d’air, les odeurs, les courses de lamas dans les couloirs… « Mais le pire, c’est l’hiver ! Il n’y a tout simplement pas de chauffage, rendez-vous compte ! J’avais installé un petit radiateur d’appoint, mais il m’a été confisqué par les matons… les vigiles, pardon. Même pas moyen de faire un feu de camp dans la chambre, je devais dormir habillé et avec mes manteaux. »
Instinct de survie
Timothée-Alphonse continue ainsi pendant un moment, nous précisant que ce qui l’a convaincu de parler, c’est ce témoignage sur le restaurant universitaire. « Il faut que les futurs étudiants sachent à quoi s’attendre ! Tout n’est pas rose dans la vie estudiantine. Arrivé là, j’ai failli sombrer dans l’alcoolisme et bien d’autre excès. Et en plus, je ne captais pas le wifi. Je ne fonctionnais qu’à l’instinct de survie, je me suis laissé pousser la barbe et j’ai fabriqué une lance avec un tuyau et un bout de verre pour chasser mes proies et pouvoir manger. »
« Je ne serais plus jamais le même »
Timothée-Alphonse doit encore tenir jusqu’aux rattrapages de juin pour pouvoir retrouver un semblant de civilisation chez ses parents dans les Combrailles. « Je ne serai plus jamais le même, ajoute-t-il, je ne souhaite à personne d’en finir là. Les étudiants méritent mieux. Juste un peu mieux. »
L’administration pénitentiaire du Crous n’a pas souhaité répondre à nos questions et a simplement averti qu’elle allait lâcher les chiens si nous ne partions pas plus vite que ça.
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