Journée internationale du sommeil : les français toujours pas réveillés
Cette dix-huitième édition de la Journée internationale du sommeil, sponsorisée par Sanofi-aventis et Léopold Sédar Sendort, célèbre poète de la sommeillitude , remporte un franc succès. Depuis ce matin, on ne compte plus les hommages. La France dort du mieux qu’elle peut pour fêter l’événement et montrer sa performance en la matière au monde entier.
Les adolescents, montrés du doigt pour sacrifier leur sommeil aux écrans, ont joué le jeu et ont dormi en classe toute la journée sans exception. Grâce aux campagnes de la sécurité routière, les automobilistes ont dormi prudemment aux stops ou aux feux rouges. Les salariés ont fait l’effort de dormir sur leur chaise de bureau malgré un manque d’ergonomie du poste évident. Les plombiers se sont assoupis sous les éviers et les ministres au cabinet. Les Français dorment si bien que certains d’entre eux, tombés dans les bras de Morphée hier soir, ne se réveilleront que demain matin et réussiront à rater l’intégralité de la journée du sommeil 2018.
L’événement se veut très festif malgré le manque de vivacité ambiant. Des concours de ronflements sont organisés dans les zéniths de France sur des discours de Benoit Hamon. A Clermont-Ferrand, un noctambule a été disqualifié car suspecté de tricherie, et la victoire a été remportée par un labrador de Lezoux.
Les insomniaques font aussi de leur mieux pour participer, ce dont témoignent les prescriptions et les ventes records de somnifères. Les laboratoires pharmaceutiques demandent d’ailleurs à juste titre que la Journée internationale du sommeil soit rebaptisée en 2019 Journée Internationale de la drogue. L’ONU planche sur le sujet.
Mais comme rien ne fait jamais l’unanimité, l’Association des Narcoleptiques de France proteste. Holly Hondor, sa présidente, fait remarquer que pour elle dormir est un combat quotidien et, qu’une journée de solidarité dans l’année, c’est du « foutage de gueule ».