L’entreprise Michelin, fleuron incontestable de Clermont-Ferrand et de l’Auvergne toute entière, va vivre une révolution. A l’occasion d’une petite sauterie organisée dans les locaux du MEDEF 63 à laquelle nous avons pu assister, le Conseil d’administration de Michelin a annoncé que l’entreprise allait se reconvertir. Le PDG du groupe, un cracker goût bacon dans la main, a ainsi expliqué : « Considérant l’évolution des besoins des gens, on a le devoir de modifier notre modèle. On doit s’y résoudre car, avec l’avènement et le plébiscite de la trottinette et du poney comme moyens de locomotion, le business du pneumatique ne roule plus trop. On a donc décidé de changer notre épaule de fusil : on arrête le pneu et on se lance dans la production de pin’s à l’effigie de Vincent Lagaf ». Stupeur dans les rangs des salarié.e.s mais aussi résignation : « On s’y attendait », a déclaré Paulette Tiennedaho qui travaille chez Michelin depuis 67 ans.
Dans les faits, les salarié.e.s du groupe vont, dès ce jour, suivre des formations afin de parfaire leurs compétences en confection de ces petits objets qu’on accroche à sa veste ou sur un tee-shirt délavé. Le patrimoine de Michelin va aussi être mobilisé pour accueillir les stocks de la production. Il faut de la place puisqu’on parle d’une production quotidienne de 567 000 000 000 pin’s ! En effet, la demande est forte, comme nous l’explique Valérien Compris, chargé de communication du groupe : « On avait demandé un sondage à l’institut IFLOP pour savoir ce qui intéresserait les Clermontois, les Européens et les habitants du Lesotho en terme de produits innovants. Et ce qui ressort, c’est que les gens en ont assez de ne pas pouvoir porter des pin’s de qualité. Du coup, on réagit et on souhaite faire un gros coup sur ce marché. Il y a un segment à prendre et Michelin sera au rendez-vous de la modernité ».
Reste une question en suspend : que va devenir Bibendum, l’emblème de Michelin mais aussi partiellement de la ville ? Une source interne nous assure qu’il va être licencié car « On en marre de sa tronche de con qui rigole tout le temps ». D’autres personnes proches du dossier assurent qu’une reconversion va lui être proposée, peut-être comme égérie de la Fondation pour la Nature et L’Homme (ex fondation Nicolas Hulot). A suivre.
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