Un sanglier se réfugie dans une école et disparaît. Les chasseurs dépités
Des vitres brisées, des impacts de balles partout sur les murs. Cette scène surréaliste n’a pas eu lieu en Syrie mais bien dans une école maternelle, celle du village d’Aigueperse. « C’est une catastrophe, il y en a moins pour 10000€ de dégâts », s’agace fortement le maire, Luc CHAPUT. « Dans une école ! Vous vous rendez compte ! Heureusement qu’il n’y avait personne ». Les coupables ? Un groupe de chasseurs de Brugneugnon sur Morge qui plaide une simple erreur humaine. « On a vu un sanglier courir … On l’a suivi sur 30 km, jusqu’à une école et puis on a tiré », argumente René, chasseur depuis plus de 47 ans. Un fait que ne contestent pas les enquêteurs. « Les chasseurs étaient à plus de 10m des vitres de l’école, à cette distance, difficile de voir si le sanglier était dans l’école ou non », explique l’inspecteur Jacob. « Ce qui nous intrigue le plus, c’est qu’aucun autre témoin n’a trouvé de sanglier, et les chasseurs, qui ont cerné tout le périmètre, ne l’ont pas vu sortir » poursuit-il.
Le doute plane. Les chasseurs, au nombre de quinze, se seraient massés devant l’école et auraient tiré sans discontinuer pendant plus de 15 minutes. « Si c’est un sanglier, il faut être sûr de l’abattre », justifie Albert, une pelfort brune à la main. La police enquête aussi sur les précédents des chasseurs durant la journée. Ces derniers se seraient rassemblés à 9h du matin au bar « Chez Ginette » où ils seraient sortis à 11h30 pour prendre l’apéro avant d’aller manger « Chez Alphonse », puis auraient pris un digestif vers 15h avant d’apercevoir le supposé animal qu’ils ont intercepté vers 19h. « Ce n’est pas parce que les chasseurs ont tous été contrôlés à 6g qu’ils faut pour autant les tenir responsables », nuance l’inspecteur.
Les chasseurs, quant à eux, attristés de repartir bredouille, se sont réfugiés dans l’alcool en fin de journée.