Réchauffement : trop sucrés, les raisins des Côtes d’Auvergne seront distillés pour faire du Bioéthanol
Les vendanges dans les Côtes d’Auvergne ont rendu leur verdict : trop sucré, le raisin va être finalement distillé pour faire du Bioéthanol.
Les vagues de chaleur de cet été ont eu un réel impact sur les vignes des Côtes d’Auvergne. Le raisin est particulièrement sucré cette année et les experts annoncent déjà qu’aucun vin ne sortira en dessous de 18°C. La solution ? Distiller l’ensemble de la récolte pour produire du Bioéthanol. « On est fataliste. Il vaut mieux faire cela que de ne rien vendre. Qui veut un gamay ou un pinot à 18°C ? », explique Pierre Deshors, vigneron au Crest. Certes, un « cognac auvergnat » aurait aussi été possible, mais les risques de produire un tord boyau étaient trop nombreux. Rappelons que pour obtenir un distillat fin, le raisin ne doit pas être trop riche en sucre.
A la pompe ou en bouteille
Le Bioéthanol 63 devrait donc être produit en grande quantité dans les prochaines semaines. Il sera vendu au prix de 2,11€ le litre et permettra une autonomie de 3 litres au 100km. Il sera néanmoins vendu également en bouteille dans les supermarchés pour les quelques nostalgiques des Côtes d’Auvergne. « Moi, du moment que ca fait entre 40 et 80°, je le bois », confie Raymond, prêt à acheter ces breuvages qui titront 74°. Le Bioéthanol sera d’ailleurs décliné par crus. Par exemple, des Bioéthanol « Chateaugay » ou « Boudes » verront le jour. Et plus étonnant enfin, ces carburants / boissons conserveront l’AOC, en tout cas au moins un. « Certes c’est du Bioéthanol, mais c’est un Bioéthanol de qualité ! » conclut Pierre Desprat, directeur de la coopérative Saint Verny.