Témoignage : chercher les fautes dans les articles est son unique raison de vivre
Alphonse Brutos, est photographe-plasticien à la retraite. Il partage avec nous son unique passion : trouver les fautes dans les articles de presse.
En français, on parle plus communément « d’erreur » quand l’orthographe n’est pas respectée ou que la grammaire est profondément bafouée. Mais pour Alphonse, on préfère parler de « faute ». Pour lui, il faut être intransigeant avec la langue française. Ceux qui ne la respectent pas sont des idiots et méritent d’aller au bûcher. « Je suis l’authentique gardien de la langue et je veux montrer à tous que je m’y connais. Alors je passe ma vie à trouver les fautes. Cela me permet de renvoyer aux autres un statut supérieur, un peu comme un lien de maître à élève », témoigne-t-il. L’important est surtout pour lui d’afficher son sérieux sur les réseaux sociaux, un haut lieu de responsabilisation et d’éthique.
Le seul à maîtriser la langue
Alphonse se prétend être le digne héritier de la langue française et de l’académie française, même s’il n’en connait pas l’histoire. « Vous savez aujourd’hui, tout part à vau-l’eau. C’est une honte. Notre pays se meurt, les jeunes ne savent plus écrire. Je crois qu’il faudrait au moins un prof de français pour trois habitants… Mais moi, au fond, je me considère aussi comme un vrai prof de français. D’ailleurs on ne dit pas prof, on dit enseignant » se rattrape-t-il.
Réécrire le dictionnaire
Hélas, parfois, l’homme est confronté à des articles vraisemblablement sans faute. Mais pour lui, cela est impossible, car lui seul maîtrise la langue. « Il y a toujours une faute, des expressions mal maîtrisées, des non-sens », raconte-t-il. Il n’hésite pas à réécrire le dictionnaire et apporter un sens nouveau au lexique riche de notre langue. Alphonse, dans sa soif inextinguible, passe toujours des heures à vérifier chaque mot. « Et quand cela ne suffit plus, je vais voir des gens dans la rue pour leur dire qu’ils ne savent pas parler. Je leur fais la morale et je donne l’exemple ». Résultat hélas pour cet individu consciencieux : il n’a plus d’ami. Son ancienne femme, Gertrude, conclut par un constat implacable: « Je ne comprends pas pourquoi vous faîtes un article sur lui, c’est juste un emmerdeur ».
Alors Alphonse, « emmerdeur » ou « héros de la langue » ? Chacun sera juge.
Article Autobiographique ?
Question langue il en connaissait un rayon mais il n’a jamais su me dire pourquoi cunilingus commencait par le préfixe »cu »