A défaut d’écoles sur leur territoire, les enfants des Combrailles iront au bar

Les Combrailles est l’un des territoires d’Auvergne où les habitants boivent le plus pour oublier. Le pays est riche en tavernes, auberges, cabane de contrebande, mais il ne compte aucune école. De fait, les élèves devront suivre les cours autour d’une bière.

« Franchement, si ça permet de garder encore quelques jeunes sur le territoire, on ne dit pas non », explique Charles Carrias, le maire de Pontaumur. Si sa commune est déjà censée abriter un lycée, celui-ci est en réalité une taverne géante où les habitants s’adonnent régulièrement à des beuveries. Et ce cas ne fait pas exception. Avec plus de 750 lieux de consommation d’alcool répartis sur tout le pays, les Combrailles sont donc particulièrement bien équipés et parés pour accueillir des élèves. Ces derniers, souvent en échec scolaire ou abandonnés, sauront retrouver de l’espoir autour de spiritueux très forts ou plusieurs litres de bière de mauvaise facture.

Les élèves heureux

Les enfants et adolescents de 7 à 18 ans, sont plutôt heureux de reprendre, à l’instar de Fernand, quine ans et en Seconde. « Pendant le confinement, je travaillais à la ferme même si les récoltes sont maigres. J’aidais aussi mon frère ainé à se déplacer car ses jambes ont été broyées par un motoculteur il y a cinq ans. Maintenant, je suis heureux de reprendre. J’ai besoin de boire pour vite passer à autre chose ». À Messeix et à Saint-Eloy-les-Mines, aux deux extrémités du territoire, des bars ont été aménagés spécialement. « On a prévu des milliers de litres pour que nos jeunes oublient réellement leurs conditions et restent chez nous », explique Tripoutin Frugnon, gérant du bar « Le mineur pendu ».

Pas de doute, la reprise dans les Combrailles devrait être réussie.