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Un journaliste de La Montagne craque : « On a vraiment rien à dire »

Au lendemain des 100 ans du journal La Montagne, un journaliste s’est enfin libéré du poids qui lui pesait depuis des années : l’absence de sujet d’envergure à traiter. Il témoigne ému, devant notre équipe compatissante. 

« Entre un reportage sur la cueillette de champignons ou l’annonce de l’ouverture d’une boulangerie, j’ai fini par complètement me lasser du métier », raconte Alphonsin Bredouye, rédacteur à La Montagne au siège de Clermont-Ferrand. L’homme est blême. Chaque mot qu’il délivre sort avec difficulté. « Une fois, on m’a demandé de faire une enquête sur l’A75. J’y ai cru, j’ai appelé la DIR, des supermarchés, contacté Vinci… Mais non, il fallait simplement poser des questions aux gens sur les aires d’autoroute… Je me suis effondré. », raconte-t-il dans un sanglot.

Un reportage sur le tracteur de Dédé

L’homme nous raconte ses différentes expériences, rappelant que souvent, le matin, en arrivant à l’agence, aucun sujet n’est préparé : « Nous devons rapidement trouver dans la journée une idée, ce qui nous passe par la tête, que ce soit un reportage sur le tracteur de Dédé ou l’affluence hebdomadaire du musée de la farine… » Pourtant, Alphonsin tente de nuancer : « Au début, c’est amusant, on se prend un peu au jeu. Et puis une routine s’installe. On se rappelle soudain notre métier, journaliste, et on se met à paniquer. »

La Montagne réagit

L’équipe du célèbre journal local a tenu à réagir. Le directeur général du Groupe Centre France, Alain Védrine, a défendu son bilan : « Nous ciblons un public local, fier de son histoire et habitué aux turpitudes du quotidien. Notre lecteur type a environ 80 ans, sort une fois par jour pour acheter une baguette et a donc besoin de savoir ce qu’il se passe autour de lui ». Cette ligne de défense a été défendue par les autres directeurs d’agence. « On ne le lâchera rien. La Montagne offre un véritable accès à l’information. Un habitant de la Bourboule ou de Giat a le droit de savoir que les poules de Geneviève Kroukrou se sont échappées sur la D130 », a rajouté Alain Védrine. Des arguments de poids, qui, n’en doutons pas, devraient atténuer fortement les propos du journaliste dépressif. 

 

©wikimedia commons

2 commentaires

  1. L’habitant de la Bourboule que je suis ne s’intéresse pas vraiment aux poules de Madame Kroukrou. Mais Madame Kroukrou est contente qu’un article soit écrit sur ses poules. En amont d’une manifestation, un article ds La Montagne incite les lecteurs à y participer. La coupure de presse qui suit la manifestation est utile. L’actualité dans les campagnes relayée par La montagne est à la hauteur de se qui s’y passe. Pas toujours très intéressante pour ceux et celles qui en sont un peu loin. Et l’actualité à Clermont Ferrand n’est pas toujours passionnante non plus. Ce qui me choque vraiment, et qui est devenu une tendance lourde depuis une bonne dizaine d’années est la propension de La Montagne à faire ses gros titres sur des horreurs.

  2. D’ autant que le nommé Chazeaux ferait bien de vérifier ses  » sources « , avant de vouloir faire du sensationnel.
    Si j’ étais mauvais comme il le prétend, je lui ferais un joli procès, avec les preuves en main.

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